L'émigration forcée des Juifs en Allemagne nazie
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emigration juifs allemands en Palestine
eichmann
emigration juifs allemands en Pologne
En octobre 1938, le gouvernement polonais déclara que les passeports des Juifs polonais vivant hors de ses frontières étaient périmés. Enchanté, le Führer saisit aussitôt cette occasion de se débarrasser des Juifs polonais vivant en Allemagne.
Le 28 octobre, Heydrich, chef de la police de sécurité, fit arrêter dix-sept mille de ces apatrides vivant dans le Troisième Reich.
Cette déportation fut la première de celles ordonnées par le régime nazi. Bien d'autres allaient suivre.
Ces milliers de Juifs furent entassés à bord de camions ou dans des wagons à bestiaux.
De leurs biens, racontent Joe J. Heydecker et Johannes Leeb dans le Procès de Nuremberg, ils ne sont autorisés à emporter que ce qu'ils peuvent transporter eux-mêmes. Puis, les pitoyables colonnes sont mises en route vers l'est. Près de la gare-frontière de Benschen, on rassemble les malheureux dans les champs. Un ordre, et les policiers de Heydrich, formés en cordon serré, s'élancent pour les chasser devant eux, à coups de poing et de trique, en direction de la frontière. Des vieillards s'écroulent, se relèvent sous les bourrades, s'effondrent à nouveau pour mourir, le visage dans la terre humide. »
Surpris par la brusque arrivée de cette marée humaine, les gardes-frontières polonais n'opposèrent aucune résistance à ces milliers d'hommes et de femmes. Ainsi, l'expulsion massive organisée par Heydrich réussit.

Pour l'aider dans sa tâche, Mildenstein fit appel à un jeune SS autrichien, nommé Adolf Eichmann, jusque-là confiné dans d'humbles emplois.
Cet ancien représentant de commerce né en 1906 à Solingen, incorporé au SD alors qu'il séjournait par hasard à Berlin, était avant tout discipliné et ambitieux. Pour lui tout chef SS était un être supérieur. Et il voulait à tout prix sa place au soleil. Bien que nullement antisémite — il fréquentait même une jeune Juive — il se mit, avec ardeur, à étudier les théories nazies antisémites, l'hébreu, le sionisme... Il entra en rapport avec des groupes sionistes et publia, en octobre 1936, un mémoire : l'Organisation mondiale sioniste. Il fit rapidement figure d'expert antisémite.
En 1937, Eichmann, devenu le chef du service Organisations sionistes, flt plus encore : il entra en relations avec Feivel Polkes, un Juif polonais émigré en Palestine, l'un des chefs de la Haganah, organisation juive d'autodéfense, qui fut invité à venir à Berlin. Le 26 février 1937, les deux hommes se rencontrèrent dans la capitale allemande et s'entendirent à merveille. Et le 2 octobre, Eichmann et l'Oberscharführer SS Hagen arrivent à Haïfa pour négocier une ébauche d'alliance avec la Haganah. Finalement Polkes accepta d'aider le SD par ses informations contre une somme mensuelle de quinze livres.
Satisfaits des services d'Eichmann, Himmler et Heydrich lui donnèrent de l'avancement. En 1938, il devint le chef de la Direction centrale pour l'émigration juive à Vienne.
C'est alors qu'Eichmann, enivré d'être devenu un chef, gonfla son service et s'entoura des futurs artisans du génocide.
Pour le moment, il voulait des résultats à tout prix. Puisque les Juifs mettaient de la mauvaise volonté à émigrer, on allait les y forcer.
Il y avait en Autriche 300 000 Juifs. Eichmann organisa l'émigration forcée de ces malheureux. Comme la plupart de ces hommes étaient très pauvres, les Juifs riches furent contraints de subvenir aux frais de voyage de leurs compatriotes dans le besoin. En outre, des organisations de secours juives vinrent en aide aux Juifs autrichiens. Au cours de l'été 1938, l'American Joint Distribution Committee versa 100 000 dollars en leur faveur.
En automne 1938, les services d'Eichmann avaient fait quitter l'Autriche à 45 000 Juifs.
Cette politique d'émigration des Juifs hors du IIIe Reich se heurta à l'opposition brutale des nazis fanatiques. C'est ainsi que, dans son journal antisémite, Der Stürmer, Julius Streicher demanda aux pays européens de fermer leurs frontières à l'immigration juive.

En été 1935, après avoir effectué un voyage au Moyen-Orient, le SS Leopold Edler von Mildenstein crut avoir trouvé la solution idéale : les Juifs émigreraient en Palestine. Et comme les Juifs allemands ne sont pas tentés, il s'agit de les y pousser par l'intermédiaire des mouvements sionistes (rares) qui considèrent l'émigration en Palestine comme une solution d'avenir.
Mildenstein réussit à convaincre Himmler que son plan était réalisable. Alors fut créée, au sein du SD, une direction des affaires juives.

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Juifs dans le IIIe Reich